Le 18 octobre 2019, le peuple chilien s’est soulevé contre les inégalités générées depuis 30 ans par la politique néolibérale.
Tout a commencé avec des « invasions massives » d’étudiants dans le métro de Santiago le jeudi 17 octobre. Coordonnés, des groupes de jeunes ont sauté les portiques et se sont engouffrés sans payer dans les rames du métro de la capitale. La raison de leur action : l’augmentation de trente pesos (trois centimes d’euros) du prix des transports publics pour la cinquième fois en deux ans. « No es por 30 pesos, es por 30 años ! » [ Ce n’est pas pour 30 pesos, c’est pour les trente dernières années ! ] scandaient-ils. Sur toutes les lèvres, ce slogan a incarné la demande principale de la rue : changer la Constitution et mettre fin à celle adoptée en 1980 pendant la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). La Constitution, pierre angulaire du modèle néolibéral chilien.
Les revendications se sont multipliées et toutes les villes du Chili sont devenues le théâtre d’une révolte généralisée. Blocages d’axes routiers, pillages de supermarchés ou incendies de bâtiments publics et privés, l’estallido social (l’explosion sociale) a retenti pendant des semaines. Plus de 400 personnes ont perdu un œil, plus de 2000 ont été blessées par balles de plomb, et 30 ont perdu la vie.
Pour calmer la révolte, les partis politiques ont signé un Accord pour la paix et une nouvelle Constitution qui a initié un processus constituant sans précédent. 155 citoyens et membres de partis politiques ont été élus au suffrage universel et ont formé une Convention Constituante. Pendant douze mois, les Constituants ont débattu et écrit une proposition de nouveau texte fondateur. Quelques mois après le début de leurs travaux, un jeune Président progressiste a été élue en suscitant l’espoir d’un réel changement.
Après une campagne de désinformation massive des forces néolibérales, le projet de nouvelle Constitution qui instaurait un État social de droits et proposait une sortie du néolibéralisme a été rejeté par référendum à 64%.
La Constitution promulguée en dictature en 1980 reste en vigueur.
De 2019 à 2022, plusieurs articles et reportages ont été publiés sur le processus historique que le Chili a vécu. Voici un petit florilège.
Un article « Frappé par une sécheresse historique, le Chili se révolte contre l’injustice sociale » a été publié sur Reporterre le 22 octobre 2019. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Chili : bousculé par la révolte, le président abandonne la COP25 » a été publié sur Reporterre le 31 octobre 2019. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Au Chili, une nouvelle Constitution pour plus de justice et d’écologie » a été publié sur Reporterre le 12 novembre 2020. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Au Chili, une indigène mapuche élue « pour changer l’histoire de ce pays » » a été publié sur Reporterre le 6 juillet 2021. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Le Chili amorce la sortie du néolibéralisme » a été publié sur Reporterre le 20 décembre 2021. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Le Chili rejette la Constitution écologique et sociale » a été publié sur Reporterre le 5 septembre 2022. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Au Chili, la droite aux manettes de la nouvelle Constitution » a été publié sur Reporterre le 6 mai 2023. Pour la lire (gratuitement), c’est ici.
Un article « Au Chili, une Constitution aux mains des citoyens » a été publié dans Politis le 12 mai 2021. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Transformer le Chili en un pays plurinational » a été publié dans Politis le 14 juillet 2021. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Au Chili, les grandes ambitions de Gabriel Boric » a été publié dans Politis le 9 mars 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Au Chili, des vents contraires soufflent sur la nouvelle Constitution » a été publié dans Politis le 6 juillet 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Au Chili, un vent de désinformation contre la nouvelle Constitution » a été publié dans Politis le 31 août 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Chili : l’extrême droite écrit la nouvelle Constitution » a été publié dans Politis le 7 juin 2023. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Chili : les droits des peuples autochtones au cœur de la nouvelle Constitution » a été publié dans La Croix le 11 mars 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Chili : pour ou contre la nouvelle Constitution, une campagne sans répit s’annonce » a été publié dans La Croix le 5 juillet 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Le projet de nouvelle Constitution divise les Chiliens » a été publié dans La Croix le 3 septembre 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Chili : trois ans après la révolte de 2019, l’espoir d’une transformation sociale s’éloigne » a été publié dans La Croix le 25 octobre 2022. Pour le lire, c’est ici.
Un article « Chili : les électeurs ne vibrent plus à l’idée d’une nouvelle Constitution » a été publié dans La Croix le 7 mai 2023. Pour le lire, c’est ici.
Un reportage « Au Chili, une nouvelle constitution liquide l’héritage néolibéral » a été publié dans Socialter le 20 décembre 2021. Pour le lire, c’est ici.
