
En 2011, j’ai foulé une terre où la misère côtoie les sourires, et la pauvreté les joies de vivre. Le Népal. Cette petite bande de terres située entre l’Inde et le Tibet est un des vingts pays les plus pauvres au monde. Réputée pour ses temples et sa somptueuse Himalaya, le pays est peuplé de plus de 60 ethnies. La société népalaise est toujours régie par la caste, un système héréditaire de hiérarchisation des groupes sociaux.
Au Népal, comme en Inde ou au Kenya – pour ne citer que ces exemples – les enfants des rues se croisent à chaque coin de rue. Le Népal en compterait entre 2000 et 5000 dans ses villes, principalement à la capitale Katmandou. Selon l’UNICEF, le nombre d’enfants des rues dans le monde s’élèverait à plusieurs dizaines de millions mais le chiffre exacte n’est pas connu.
La population népalaise est très jeune. La moitié de la population a moins de 18 ans et une majorité des enfants commencent à travailler dès le plus jeune âge. Ceux qui vivent dans les villages sont souvent impliqués très tôt dans le travail au champs et les tâches ménagères. Quant aux filles, elles sont souvent retirées de l’école pour être exposées à des mariages précoces.



Beaucoup d’ONGs internationales ont implanté des orphelinats sur tout le territoire népalais et se sont chargées de l’éducation de ces bambins coupés de leur famille. La plupart des enfants des rues ne sont pas orphelins. Ils ont des parents, des oncles ou des tentes qui sont parfois parfaitement au courant des conditions dans lesquelles vivent leurs enfants. Mais leur charge est trop importante et ils s’en déresponsabilisent, souvent à contre-coeur.
Shankar et Mani, deux frères qui ont été sortis de la rue par une ONG irlandaise, ont décidé à l’âge adulte de créer leur propre orphelinat.
J’avais 22 ans quand j’ai rencontré les deux Chairmans. J’ai passé plusieurs semaines dans l’orphelinat pour leur prêter main forte, l’appareil photo jamais très loin.









